Montage de caméras sur des aéronefs

Foto: Oliver Bucher

Depuis que les caméras Dash ou d’action sont apparues sur le marché, elles sont devenues très populaires non seulement auprès des sportifs aventureux, mais aussi auprès des pilotes. Elles fournissent des images fascinantes d’une perspective que l’œil humain n’aurait pas pu saisir autrement. Le présent article explique, à l’exemple d’un DA40 NG, que des dispositions particulières s’appliquent au montage de telles caméras légères sur les aéronefs. Un organisme de maintenance (organisme PART 145) d’un groupe de vol motorisé en Suisse a installé sur l’un de ses avions de type DA40 NG un support pour une caméra GoPro sur la face supérieure de l’arche de bord d’aile et sur la face inférieure de l’empennage horizontal gauche et a autorisé l’appareil à voler (release to service) sans que les supports aient été contrôlés par un mécanicien aéronautique agréé (LAE) conformément à la “LAE installation checklist” et sans que la check-list ait été remplie et signée. Le groupe de vol à moteur, propriétaire du DA40 NG, a seulement rédigé un “Supplement to the airplane flight manual”.

Des préoccupations légitimes en matière de sécurité
Dès 2012, l’OFAC a exprimé des préoccupations en matière de sécurité sous la forme d’une Safety-Notice (FOCA SAND-2012-003). Dans cette note, l’OFAC indique que l’installation d’équipements ou de supports de caméras peut avoir une influence négative sur le comportement opérationnel, l’aérodynamique ou le comportement vibratoire de l’aéronef. Il en résulte un danger non négligeable pour l’équipage ou des tiers.

Prescription pour le montage de caméras légères : CS-STAN
Comme toute modification d’un aéronef est soumise à autorisation, le montage de caméras Dash ou d’action en dehors de la cabine nécessite également des justificatifs correspondants. Contrairement au passé, les règles de l’EASA relatives aux modifications et réparations standard ( CS-STAN) offrent aujourd’hui la possibilité d’une mise en œuvre simplifiée et conforme aux règles de ce type d’installations. Ces prescriptions peuvent également être appliquées aux avions non-EASA, donc par exemple aussi aux avions expérimentaux ou de construction propre. Les règles applicables sont les suivantes :

  • CS-STAN (Issue 4 du 27 avril 2022) de l’EASA et spécifiquement CS-SC403.
  • CAA UK CAP 136912 (Policy and Guidance on mounting cameras on aircraft).

Il est important que non seulement les pilotes qui souhaitent installer “rapidement” un support Go-Pro soient au courant de cette exigence, mais aussi que les entreprises de maintenance connaissent les processus de la CS-STAN, les appliquent en conséquence et soient conscientes de la portée de telles installations, qui nécessitent une évaluation technique plus approfondie.

“Sign-off” – a must
Pour l’installation d’une caméra légère, un mécanicien aéronautique agréé doit utiliser la liste de contrôle de l’appendice A du CAA UK CAP 136912. Certains points de cette liste de contrôle ne sont pas seulement de nature administrative, mais concernent l’évaluation des aspects de résistance statique. Il convient de souligner que si la caméra légère est mal placée, par exemple sur l’arc de bord d’un empennage horizontal, des contraintes vibratoires peuvent apparaître, qui peuvent entraîner une défaillance de la structure et nécessitent donc une évaluation technique plus approfondie. En cas de doute, l’OFAC se tient volontiers à disposition pour fournir des renseignements et une assistance.

Tu trouveras des informations détaillées sur le site de l’AESA et de l’OFAC (Entretien des aéronefs).


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